Une lettre dormait au fond d’un tiroir.
Jean Joseph Rigaux, au 1er régiment, 1er bataillon, 1ère compagnie de la Garde Impériale à Courbevoie, écrivait à ses parents le 28 février 1813.
Mon très cher Père et ma très chère Mère et Soeurs.
C’est pour m‘informer de l’état de votre santé et en même temps pour vous donner des nouvelles assurances de la mienne que je mets la main à la plume et en même temps pour vous donner des nouvelles de mon sort, et bien mes chers parents, je ne vous dirais pas que je suis bien accoutumé ici, parce que je devrais mentir, nous sommes arrivés ici le 24 du mois de la date du présent notre route merci Dieu a été assez agréable, mais pour le présent on nous apprend l’exercisse qui m’est assez difficile à apprendre.
J’aurais pu choisir un autre régiment si j’avais voulu tel que la cavallerie de la Garde mais je m’i suis refusé, mois qui na jamais manié les chevaux. J’ai bien pensé qu’il me serais difficile daprendre ce qu’on a jamais vû. Je suis resté avec des amis que j’avais fait connaisance depuis Namur. Et pourtant avec celui qui écris ma lettre aujourdhuÿ qui est du meme département on aurait tort si on se plaignais de selui qui nous as conduit ici et nous donnait tous les jours onze sous de francs mais depuis que nous sommes arrivé on ne nous donne plus un centime. Je suppose que sest pour nous habiller & je le désirerais bien car il fait assez froid ici.
Je ne peut me plaindre de mes supérieurs car ils paraissent assez derible & s’est une chose qui m’est assez agréable car à la vérité si on était maltraité avec la peine de labsance que l’on a déja de vous autres je ne sais ce qu’on deviendrais. Je vous prie de ne me rien cacher au sujes de votre santé ni l’un ni lautre. Car voila de quoi je suis le plus inquiet & de m’honorez le plutot qu’il vous seras possible d’un mot de réponse.
Veuillez me rappeller au souvenir de tous mes parens & amis & du meunier et de toute la famille de Monsieur de pierpont & de son épouse et de toute la famille. Je vous prie de me faire savoir si monsieur Charles & rentré en france & dans quelle ville.
Vous aurez la bonté de faire mes compliments à xxxtal (?) Golinvaux & de lui dire de dire les chosses les plus honnêtes de ma part a mademoiselle marie Louise anciaux & que j’espère de la revoir un jour & de lui dire de le faire a mademoiselle Dethise & a ceux & celles qui parleront de moi.
Je vous embrasse de tout mon coeur. Votre fils pour la vie.
J.J. Rigaux de Wanlin
mon adresse a monsieur J J rigaux
tireur de la garde imperiale au premier régiment première Compagnie premier bataillon au Caserne a Courbevoye
Les tournures et orthographes ont été respectées scrupuleusement.
Quelle fut la carrière de Jean Joseph Rigaux au sein de la Grande Armée? A quelle(s) campagne(s) a-t-il participé? A-t-il jamais revu son Wanlin.
Nous tacherons de répondre à toutes ces questions dans de prochaines notes.